Quand on parle d’énergie éolienne, on pense tout de suite aux grandes éoliennes à axe horizontal déployées dans les champs. Mais une alternative plus discrète et presque artistique existe : l’éolienne verticale. Moins connue du grand public mais pourtant de plus en plus présente dans les discussions sur l’autoconsommation, cette technologie intrigue. Son design moderne donne envie, mais ses performances sont-elles vraiment à la hauteur ? Dans cet article, je vais vous guider à travers tout ce qu’il faut savoir sur les éoliennes verticales, en me mettant à votre place : un particulier ou une entreprise souhaitant produire une électricité propre et locale.
| 🌪️ Type | ✅ Avantages | ⚠️ Inconvénients | 💰 Prix (approx.) | ⚡ Production | 📍 Usage recommandé | ⛔ À éviter si | 📄 Réglementation |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Éolienne verticale (Savonius / Darrieus / hybride) | – Fonctionne avec vents faibles/turbulents – Sans orientation nécessaire – Compacte, intégrable en ville – Silencieuse – Faible entretien |
– Faible rendement – Coût élevé – Production limitée – Technologie peu mature – Long retour sur investissement |
– 300W : 500–1 000 € – 1kW : 2 000–3 500 € – 5kW : 30 000–50 000 € |
– 300W : 150–250 kWh/an – 1kW : 500–850 kWh/an – 5kW : 1 800–3 000 kWh/an |
– Projets urbains – Toits d’immeubles – Bâtiments symboliques – Installations pédagogiques |
– Vous cherchez une forte rentabilité – Besoin énergétique élevé – Budget limité |
– < 12 m : Déclaration préalable – > 12 m : Permis de construire – Consultez le PLU – Restrictions en zones protégées |
Qu’est-ce qu’une éolienne verticale ?
Une éolienne verticale est une éolienne dont le rotor tourne autour d’un axe placé à la verticale. Contrairement aux éoliennes horizontales (les plus répandues), leurs pales ne s’orientent pas face au vent, elles captent le vent quelle que soit sa direction. Ce fonctionnement singulier en fait un équipement adapté aux zones urbaines ou aux lieux où les vents sont instables, turbulents, ou peu constants.
Les principaux types d’éoliennes verticales
On distingue principalement deux technologies :
- Le modèle Savonius : constitué de deux demi-cylindres, il utilise la traînée du vent pour créer un mouvement. Très simple, il a un fort couple de démarrage mais tourne lentement.
- Le modèle Darrieus : cette version utilise des pales incurvées (souvent en forme d’ellipse) et bénéficie de la portance générée par le vent. Plus rapide mais avec un couple de démarrage faible, il est souvent couplé à un rotor Savonius pour faciliter le démarrage.
À noter qu’il existe des variantes et des concepts hybrides mêlant les deux technologies pour tenter d’en tirer les meilleurs bénéfices.
Avantages d’une éolienne verticale
Les éoliennes verticales ne sont pas qu’une question d’esthétique. Elles disposent de quelques avantages techniques non négligeables qui peuvent séduire certaines situations spécifiques :
- Pas besoin de système d’orientation, elles captent le vent peu importe sa direction.
- Démarrage avec des vents faibles (dès 2 m/s soit 9 km/h), ce qui est idéal en zone urbaine.
- Design compact et discret permettant une intégration sur les toits ou dans des espaces restreints.
- Très faible nuisance sonore ❬presque silencieuse❭.
- Robustesse face aux vents turbulents
- Faible coût d’entretien
Cette capacité à s’adapter aux vents faibles et changeants est ce qui en fait une solution envisageable en ville ou en montagne, là où les éoliennes horizontales sont inefficaces sans un mât de grande hauteur.
Les informations issues des recherches montrent que les éoliennes verticales, avec leur taille relativement compacte et leur faible vitesse de démarrage, trouvent une application idéale dans des environnements variés comme les bateaux, les chalets, ou même les camping-cars. Leur conception, souvent dotée de moteurs magnétiques permanents, leur permet de produire de l’énergie même à basse vitesse du vent, accentuant leur adaptabilité dans des zones où le vent est capricieux. Cependant, il est recommandé que leur installation soit effectuée par des professionnels pour garantir leur bon fonctionnement.
Les limites importantes à connaître
Malgré ses avantages, l’éolienne verticale a aussi sa part d’ombres, et il est essentiel pour vous, utilisateur, de bien les comprendre afin d’éviter toute déception :
- Rendement faible : une éolienne verticale capte moins bien le vent qu’une éolienne horizontale. Les pertes de puissance liées à la mécanique verticale sont élevées.
- L’électricité produite reste faible en quantité (surtout pour des besoins domestiques significatifs).
- Investissement conséquent au vu de la production énergétique réelle.
- Technologie encore jeune et peu éprouvée contrairement à l’éolien horizontal.
- Peu de modèles certifiés disponibles sur le marché = choix limité.
En résumé, l’éolienne à axe vertical coûte cher, produit peu et les retours sur investissement sont longs, voire impossibles sans aide extérieure.
Combien coûte une éolienne verticale ?
Le coût d’une éolienne verticale est très variable selon la taille, la puissance et le fabricant. Voici un tableau récapitulatif pour y voir plus clair :
| Puissance | Usage | Prix moyen | Production annuelle estimée |
|---|---|---|---|
| 300 W | Bricolage / éclairage | 500 à 1 000 € | 150 à 250 kWh |
| 1 000 W | Complément résidentiel | 2 000 à 3 500 € | 500 à 850 kWh |
| 5 000 W | Résidentiel principal | 30 000 à 50 000 € | 1 800 à 3 000 kWh |
Ces chiffres permettent de mieux comprendre pourquoi l’éolien vertical reste marginal chez les particuliers. Le coût d’achat et d’installation est élevé, tandis que la production reste modeste.
Un bon choix pour un usage urbain ?
C’est souvent dans le cadre d’un projet urbain ou architectural que l’éolienne verticale est envisageable. Elle s’intègre esthétiquement à un bâtiment, peut se monter sur un toit-terrasse, et capte sans bruit les vents dans un environnement complexe.
Quelques cas concrets d’usage urbain :
- Sur des toits d’immeubles dans le cadre de bâtiments à énergie positive
- Dans un parc urbain, pour produire un peu d’électricité dédiée à un éclairage
- Pour des bâtiments publics souhaitant une dimension symbolique et pédagogique sur les énergies renouvelables
Mais soyons clairs : en ville, les vents sont souvent faibles et fluctuants. Cela signifie que le rendement réel est faible. Il faut donc surtout considérer l’éolienne verticale comme un « bonus » écologique ou esthétique, plus que comme une véritable source principale d’énergie.
Les modèles les plus connus
Plusieurs entreprises se sont lancées avec audace dans le développement de modèles verticaux innovants. Parmi elles :
- L’Arbre à Vent® de NewWind : esthétique, biomimétique, chaque « feuille » agit comme une mini-turbine.
- Vision’Air de UGE (V-Air Tech) : installée sur la Tour Eiffel mais ayant souffert de problèmes de fiabilité.
- Quinta20 de Envergate : éolienne suisse à axe vertical avec contrôle pitch breveté.
Malheureusement, beaucoup d’entre elles ont montré leurs limites dans le temps : problèmes techniques, faible rendement, coût élevé, voire arrêt de leur commercialisation. Cela confirme une chose : le marché de l’éolienne verticale reste encore expérimental dans une certaine mesure.
Autoconstruction et DIY : est-ce faisable ?
Le design simple de l’éolienne verticale attire les bricoleurs. Il existe de nombreux tutoriels en ligne pour construire son propre rotor Savonius avec du matériel de récupération.
Avantages de l’autoconstruction :
- Coût très bas
- Apprentissage ludique
- Projet pédagogique (écoles, familles, etc.)
Mais attention, même si cela peut sembler accessible, une éolienne DIY reste une installation complexe à fiabiliser : solidité du mât, sécurité électrique, contrôle de la vitesse… Les performances s’approchent alors plus d’un objet de démonstration que d’un véritable outil de production.
Faut-il un permis pour installer une éolienne verticale ?
Pour toute installation d’éolienne domestique, y compris verticale, vous devez vous référer au Plan Local d’Urbanisme (PLU) de votre commune. Il est souvent nécessaire de demander :
- Une déclaration préalable de travaux (pour une éolienne < 12 m de hauteur)
- Un permis de construire (pour une éolienne > 12 m de hauteur)
Veillez également à l’accord du voisinage si l’intégration visuelle ou le bruit est une source potentielle de conflits, même si le niveau sonore est faible. En zone classée ou protégée (bâtiments historiques, parcs naturels), l’éolien peut être purement et simplement interdit.
Alternative : et si on optait pour le solaire ?
Si vous cherchez à produire de l’énergie renouvelable chez vous, le solaire reste l’option la plus facilement rentable aujourd’hui. Pourquoi ?
- Le rendement des panneaux photovoltaïques est plus élevé.
- Leur technologie est mature et éprouvée.
- Moins chers au kWh produit que l’éolien vertical.
Une combinaison solaire + petit éolien vertical reste envisageable — mais dans ce cas l’éolienne devra servir de complément ou d’illustration, jamais de base énergétique principale.
Ce qu’il faut retenir
L’éolienne verticale peut séduire, surtout par son côté esthétique et sa capacité à capter des vents faibles sans prendre trop de place. Elle a sa place dans des projets pédagogiques, architecturaux ou symboliques, ou dans des contextes très spécifiques (toits d’immeubles hauts en ville, par exemple).
Mais pour une rentabilité réelle dans le cadre domestique, mieux vaut actuellement se tourner vers le solaire ou les éoliennes horizontales bien situées. L’éolienne verticale reste une technologie en devenir, avec encore beaucoup à prouver sur le plan de la performance.
Si vous aimez l’innovation, que le rendement n’est pas votre priorité n°1 et que vous cherchez une solution originale d’intégration d’énergie renouvelable, alors peut-être que l’éolienne verticale est faite pour vous. Sinon, mieux vaut attendre… ou choisir plus efficace.
